Voici le projet R.E.G.I.S. (acronyme de Robot Equilibré par Gyroscope Inertiel Stabilisé)

Je suis en charge de la veille technologique pour le département R&D d'une société Française, filiale d'un groupe mondialement connu dans le domaine du packaging des boissons alimentaires et j'ai toujours été passionné par l'évolution des technologies.

Comme de nombreuses personnes, mon parcourt professionnel m’a très vite éloigné de certaines de mes passions d’adolescent, dont la robotique tout en me permettant de découvrir de nombreux domaines technique ainsi que des méthodologies de gestion de l’innovation. J’ai de fait participé à l’effort d’innovation en collaborant sur de nombreux projets touchant des domaines électromagnétiques, métrologie capacitive, procédés radiatifs infrarouge, procédés aseptiques,… débouchant fréquemment sur la dépose de brevets.

C’est à la fois par gout du défis, mais aussi grâce au suivi de l’évolution des technologies robotiques que j’ai entrepris de réaliser ce démonstrateur faisant appel à un nouveau procédé de stabilisation des mobiles roulants. Gardant un œil sur l’évolution de la robotique domestique, il m'a semblé qu’a l’image d’autres domaines, celle-ci fait des sauts technologiques ne tenant pas toujours compte du ROI (Return On Investment)…des clients. Quid de ces merveilles de robot marcheurs et de leurs applications quotidiennes ? A l’image d’ASIMO de HONDA motor co, d’un coût à peine dévoilé tant il est exorbitant.

Certes, cette réussite technologique est à mettre au crédit de ces ingénieurs, qui supportés par un groupe renommé ont depuis les années 1986 investis temps et argent pour créer cette merveille dont l’exploitation bute notamment sur le prix unitaire. Ne croyez pas que je sois contre cette approche qui deviendra un jour, j’en suis certain, l’un des fleurons de la nouvelle « bulle robotique » qui excitera je l’espère les marchés dans le bon sens, mais bien des critères me poussent à penser qu’il existe des niches plus accessibles pour maintenant. Il ne fait pas de doute que pour mieux s’adapter au milieu humain, les robots doivent se relever et compenser leur perte d’appui au sol par une maîtrise totale de la verticalité. Depuis « HERO1 » (1983,Heath Company) à trois roues, le mode de déplacement des robots a évolué suivant deux grands axes :

- Les robots roulants, dont les versions à deux roues parallèles en mode « pendule inversé ».

- Les robots marcheurs, dont les versions bipèdes.

Dans les deux cas, il existe des points communs et des différences fondamentales.

En points communs on discerne notamment :

- L’évolution de l’électronique et des actionneurs.

- Le coût élevé des solutions lorsque l’on veut en faire une application fonctionnelle.

En points divergents on notera entre autre :

- Le domaine applicatif qui d’un point de vue « théorique » ne peut être qu’a l’avantage du robot bipède, puisqu’il singe l’être humain. D’un point de vue pratique, il n’est pas encore certain que l’objectif premier de la robotique domestique soit de concevoir un robot qui monte les marches pour vous ramener les courses. De fait bien des applications sont encore accessibles aux versions roulantes surtout si elles maitrisent leur équilibre parfaitement sur sols irréguliers.

- l’impact psychologique (Voir article newscientist), facteur fréquemment négligé, a pourtant une grande importance pour tout objet autonome devant évoluer dans l’univers proche humain.

Ainsi un objet roulant possède généralement une identité propre, que l’être humain différencie plus facilement du « vivant » tout en pouvant créer des liens, qui peuvent êtres passionnés, à l’image de la voiture et son conducteur ! A l’inverse le robot bipède androïde est perçu jusqu’alors comme un ersatz (sauf pour les passionnés). L’homme y projette toute sa complexité sociologique et l’on rencontre des réactions de rejet ou de crainte, même pour des peuples beaucoup plus apte à approcher ce progrès tels les Japonais ou Coréens.

Ainsi, à l’image du RIF (Résultat Idéal Final) de la méthode TRIZ, j’ai tenté d’intégrer les contradictions et avantages des deux orientations. C’est en cherchant une solution économique sans faire appel à de la technologie de pointe, avec une approche mécatronique qui tire le meilleur parti des deux domaines que je suis arrivé à ce procédé.

Il faut voir R.E.G.I.S. (acronyme de Robot Equilibré par Gyroscope Inertiel Stabilisé) comme une solution transitoire économique par rapport aux solutions bipèdes et comme une technologie plus robuste (en termes de performance) en comparaison des pendules inversés sur deux roues.

Le modèle de R.E.G.I.S. présenté est un démonstrateur dont le but est de prouver l’efficacité du procédé. Je vous laisse donc découvrir sur ce blog les quelques explications et vidéos que j’ai souhaité mettre en ligne pour vous laisser entrevoir son potentiel.

“The best way to predict the future is to invent it.” Alan Kay ;-)